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jeudi 5 mai 2011

L'Association "Défi du Traict"

L’association « Le Défi du Traict » a été constituée en septembre 1997 pour répondre au concours de construction d’une yole 1796 dite « de Bantry », lancé par la revue Chasse Marée.

En raison du long parcours qui a mené à la création de cette association, elle prend le nom de Défi du Traict. Le traict désignant une « mer intérieure » (grand traict et petit traict du Croisic, traict de Merquel) et faisant ici référence au Traict de Merquel, port d’attache de la future Yole de Bantry.
Selon le vœu des fondateurs, cette construction s’est déroulée dans le cadre d’un programme d’insertion de jeunes en difficulté. L’assemblage des premiers éléments de la charpente axiale du bateau a été réalisé le 15 novembre 1999 au chantier l’Otarie à Arzal. La construction s’est poursuivie aux Chantiers de l’Atlantique à St-Nazaire et s’est achevée le 30 juin 2000. Le partenariat de la Caisse d’Epargne de St-Nazaire a permis à la yole Le Traict de créer l’évènement à Brest par un magnifique baptême, une mise à l’eau des bossoirs du Bélem le 13 juillet 2000.

Depuis, la yole navigue avec ses adhérents toute l’année à Mesquer et participe à des manifestations maritimes. L’association s’inscrit également toujours dans une action sociale grâce à son partenariat avec les organismes de formation IPFA et Motiv'Action. Des navigations sont en effet organisées avec ces jeunes en difficulté.
Le bateau se trouve au mouillage de Merquel à Mesquer. Les navigations ont lieu toute l’année en Baie de Mesquer, généralement le dimanche. Elles sont ouvertes à toutes personnes intéressées de plus de 14 ans, néophyte du milieu marin ou non. Il suffit d’être adhérent de l’association ou de prendre un ticket découverte valable pour une navigation.

Conseil d’administration 2011
Président : Mike Newmeyer
Vice-présidents : Laurence Baconnais, Frédéric Godin & Jean-Christophe Lenormand
Trésorier : Gilles Leroux
Secrétaire : Soaz Bellamy
Adminstrateur : Yann Joncour

Participation d'IPFA et Motiv'Action au Défi Jeunes Marins à Québec en Juillet 2008

En 2008 huit jeunes des organismes de formation IPFA et Motiv'Action ont participé au Défi Jeunes Marins à Québec. Nous avons remporté la 4 ème place au classement général. La particularité de notre équipage résidait dans le fait qu'il était Franco Américain.Lors de cette compétition nous avons avons navigué sur la Yole de l'association Station Maine basée à Rockland aux USA, celle ci se prénommait "Joie de Vivre".

Le groupe IPFA Motiv'Action à l'Aéroport de Nantes avant l'embarquement à destination de Montréal le 14/07/08
L'équipage au complet avec les jeunes de IPFA Motiv'Action, des membres de l'association Défi du Traict et les jeunes américains de Station Maine 

Premier entrainement sur "Joie de vivre" dans la baie de Rockland aux Etats Unis la semaine précédant la compétition.

Derniers travaux sur "Joie de vivre", car à notre arrivée à Rockland nous avons constaté que le bateau américain n'était pas prêt pour la compétition 

Le port de Rockland 

Départ pour Québec

Les yoles du Défi Jeunes Marins 2008 dans le port de Québec


Entrainement sur le Saint-Laurent











La yole de Bantry: "Le Traict"



Yole « Le Traict »

 Les jeunes du chantier de réinsertion qui ont réalisé La Yole de Bantry,"Le traict", avec l’association le Défi du Traict pour le concours du Chasse marée, sont revenus de Brest 2000 avec le premier prix de construction. 

L’assemblage des premiers éléments de la charpente axiale du bateau débute le 15 novembre 1999 au chantier l’Otarie à Arzal. C’est ce chantier qui a été choisi afin de répondre aux exigences du Chasse Marée d’avoir un chantier professionnel, responsable du respect du cahier des charges de construction d’une Yole de Bantry. Puis la construction s’est poursuivie aux Chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire où elle s’est achevée le 30 juin 2000.

Mise à l'eau de la Yole Le Traict depuis les bossoirs du Bellem à Brest
Ce furent sept mois et demi d’une intense activité manufacturière pour les jeunes en insertion et pour les jeunes de l’association du Défi du Traict sous la direction de Patrick Renaud, responsable pour le chantier l’Otarie et de Mike Newmeyer, formateur à l’IPFA, tous deux charpentiers de marine.
Un partenariat avec la Caisse d’Epargne de Saint-Nazaire a permis à la yole Le Traict de créer l’événement à Brest par un magnifique baptême et une mise à l’eau des bossoirs du Belem le 13 juillet 2000.

Historique de la Yole de Bantry


La chaloupe de l'Amiral NIELLY
Historique de la "yole de Bantry"
 
 
Une question de terminologie: yole ou chaloupe?
C 'est parce que la coque a été conservée dans un musée en Irlande et que la série moderne a été relancée par un anglo-saxon, Lance Lee, que le terme 'yole' s'est imposé. Il suffit de rechercher l'étymologie du mot 'yole' pour reconnaître que ce nom féminin vient du danois jolle et du néerlandais jol et désigne à l'origine "une embarcation légère et allongée, d'un faible tirant d'eau, propulsée généralement à l'aviron". Donc l'origine anglo-saxonne du terme est évidente mais la spécificité 'voile-aviron' douteuse. S'agissant de l'embarcation de l'amiral Nielly, embarqué sur La Résolue en 1796, ce type d'embarcation porte un nom traditionnellement utilisé dans la marine, encore aujourd'hui, il s'agit de 'chaloupe', lequel désigne la plus grande embarcation mue à la voile et/ou à l'aviron embarquée sur un navire, à ne pas confondre avec le canot, qui est un terme générique mais appliqué aux navires de la marine en bois, désigne au contraire l'embarcation de la plus petite taille. Le terme de 'canot-major' désigne l'embarcation particulièrement utilisée pour effectuer les mouvements d'embarquement et de débarquement des officiers d'un navire, alors que l'embarcation portant l'amiral s'appelle la 'chaloupe amirale'.
La yole de Bantry devrait donc être appelée "chaloupe amirale" et non "yole"- Eric de Wolbock-

La calamiteuse expédition de 1796
En décembre 1796, le Directoire donne ordre au général Hoche de dépêcher une armée navale pour soutenir les patriotes irlandais en lutte contre l’Angleterre. La flotte française est en mauvais état, mal entretenue, avec des officiers décimés par la Révolution ou exilés et des équipages dispersés. Pour compléter des équipages largement inexpérimentés et sans entraînement, il faudra recruter 700 galériens pour armer la flotte.
Partie de Brest, l’expédition comprend quinze navires, dont « La Fraternité », navire amiral portant la marque de l’amiral Morard de Galles, « L’Immortalité », commandé par le vice-amiral Bouvet de Précourt, et «La Résolue», commandée par le Capitaine de vaisseau Montalan.
« La Résolue » a été lancée à Saint-Malo en 1777 par l’ingénieur constructeur Guignace. C’est une frégate de 134 pieds de long sur 34,6 de large, armée de vingt-six canons de 12, six canons de 6 et quatre caronades de 36. Outre son équipage, « La Résolue » embarque 144 hommes de troupe appartenant au 8e régiment d’artillerie. Elle fait partie de l’arrière-garde de l’escadre, qui comporte cinq vaisseaux, quatre frégates, une corvette et six flûtes. Cette division est placée sous les ordres du contre-amiral Nielly, qui embarque lui-même sur « La Résolue », où il arbore sa marque : un guidon rouge hissé en tête du grand mat.
Conformément à l’usage de l’époque, l’amiral Nielly a fait embarquer sur «La Résolue» sa chaloupe personnelle, embarcation plus légère, plus fine et plus rapide
que les canots réglementaires. Cette chaloupe est armée par la fine fleur de l’équipage.
L’expédition appareille de Brest dans le plus grand désordre. Ignorant que le navire amiral a modifié sa route, « Le Séduisant », vaisseau de 74 canons, fait route au sud, en compagnie de « La Résolue » et essuie près de l’Ile de Sein un coup de vent qui le drosse sur l’Ilot Tévénec. Cinq cents hommes seulement seront sauvés sur les mille cinq cents qui se trouvaient à bord… L’armée navale est dispersée.
Une mission difficile
Laissés à eux mêmes, les commandants décachètent les instructions prévues : cap sur la pointe de Mizen Head, en Irlande. Le 21 décembre, la tempête se lève alors que la flotte a pu se rassembler à l’ouvert de la baie de Bantry. Elle durera deux jours. Tout débarquement est impossible. Deux vaisseaux, dont « La Surveillante » seront perdus. « Le Redoutable » entre en collision avec « La Résolue » qui perd beaupré, misaine, grand mât de hune et artimon. Nielly décide d’envoyer un canot demander une remorque à «L'Immortalité», au mouillage à vingt miles de là. Pour cette mission risquée, il choisit de faire mettre à l’eau sa chaloupe, armée par les meilleurs marins du bord et commandés par le lieutenant Proteau, originaire de l’Ile de Groix.
Bataillant contre la tempête sous voilure au bas ris, la chaloupe réussit à gagner au vent. Toutefois, parvenue à quelques encablures de «L’Immortalité», la tempête redouble et la chaloupe est drossée à terre et doit faire côte près de la pointe Est de l’île de Bere (Ceann Oilean), sur une petite anse sableuse qui porte le nom de Clough Beach, mais que la tradition nomme encore aujourd’hui Tra na bhFrancach, c’est à dire «la plage aux français».
De la prison à la renaissance.
L’équipage est fait prisonnier. Et, tandis que l’expédition regagne piteusement Brest, y compris «La Résolue» qui a réussi à se sauver sous gréement de fortune, la chaloupe de l’amiral Nielly est récupérée par Richard White, chef des milices garde côtes anglaises, qui la fait transporter dans sa propriété, à Seafield Park, où elle sera parfaitement conservée pendant 150 ans comme un trophée familial.
En 1944, l’embarcation est remise au Musée National d’Irlande et, mal entretenue, y tombe dans l’oubli.
En 1977, un architecte passionné, Cyril Chisholm, en fait un premier relevé.
Redécouverte par la Chasse Marée en 1985, celui ci la propose comme modèle à Lance Lee de l’Apprentice Shop de Rockport, Maine, qui cherchait une embarcation emblématique pour organiser une manifestation maritime en l’honneur du centenaire de la Statue de la Liberté. Elle devient "la yole de Bantry".
C’est ainsi que furent reconstruites des copies de la « Yole de Bantry » aux USA et en France, puis par la suite en Irlande, Angleterre, Canada, Danemark et qu’est né l’Atlantic Challenge, puis le Defi Jeunes Marins.
La chaloupe originale de la frégate «La Résolue», désormais sauvée, est aujourd’hui l’élément central des expositions du National Maritime Museum de Dublin, dans l’ancienne chapelle des mariniers de Dun Laoghaire, l’avant port de Dublin. Elle est le plus ancien bateau de construction française encore existant en bon état.
 
La "Yole de Bantry" ou "yole 1796".
La yole a une longueur de 11,64m, une largeur de 2,05m et un tirant d’eau de 0,79m. Elle arme dix avirons en pointe. Aucun élément du gréement d’origine n’ayant
survécu, sauf les emplantures de mat, un plan de voilure avec trois voiles au tiers pour une surface totale de 44 m², dérivé des gréements d’embarcations de la même époque, a été dessiné par l’architecte François Vivier.
Deux séries de plans ont été dressés qui sont la propriété de l’Atlantic Challenge et du Chasse Marée et qui servent à la construction des yoles de Bantry actuelles.